Communiqué du Ministère russe des Affaires étrangères concernant le règlement de la crise ukrainienne

18-01-2015

La Russie met tout en œuvre pour que les accords de Minsk, qui doivent permettre le règlement de la crise en Ukraine, soient appliqués. Ce processus est central dans nos contacts avec les autorités ukrainiennes, les dirigeants des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk et les représentants des pays étrangers impliqués, notamment au "format Normandie".Des représentants des républiques de Donetsk et de Lougansk se sont rendus à Minsk pour participer à la nouvelle réunion du Groupe de contact, qui devait se tenir le 16 janvier dernier pour convenir de mesures concrètes pour avancer dans la mise en œuvre des accords de Minsk. Cependant, les représentants des autorités ukrainiennes n'ont pas fait le déplacement et la réunion ne s'est pas tenue. Néanmoins, nous faisons tout notre possible pour que le Groupe de contact se réunisse en début de semaine prochaine. Nous appelons ses participants et ceux qui ont de l'influence sur la situation à tout faire pour empêcher une nouvelle annulation.

Nous sommes profondément préoccupés de voir que, à l'encontre des accords de Minsk, la partie ukrainienne continue d'accroître sa présence militaire dans le Sud-Est du pays. En témoigne notamment la militarisation renforcée, les annonces de "nouvelles vagues" de mobilisation, les appels de Kiev à "prendre une revanche" sur la situation "au sol", qui s'est établie à la veille de la signature des accords de Minsk en septembre 2014.

L'aéroport de Donetsk, en conformité avec les accords de Minsk, doit être remis au contrôle des insurgés. Cette question est restée longtemps sans solution à cause de litiges autour de certaines autres zones de la ligne de contact, et pendant ce temps les militaires ukrainiens ont continué leurs bombardements depuis les bâtiments de l'aéroport de Donetsk et d'autres communes, faisant des victimes civiles dont des femmes et des enfants, et détruisant des écoles, des immeubles résidentiels et d'autres sites d'infrastructure civile. Pour empêcher ces actes criminels, les forces de la république de Donetsk ont pris le contrôle de l'aéroport. Cependant, sans se soucier des victimes civiles, les forces ukrainiennes ont lancé une véritable opération militaire pour tenter de reprendre ce site stratégique afin de poursuivre les bombardements des quartiers résidentiels de Donetsk.

Le 15 janvier, le Président russe Vladimir Poutine a envoyé au Président ukrainien Piotr Porochenko une lettre dans laquelle il rappelle la nécessité, pour les deux parties en conflit, de respecter rigoureusement le cessez-le-feu et l'accord sur le retrait de l'artillerie lourde de la ligne de contact. En dépit des litiges autour de l'une de ces zones, la partie russe a prôné le début immédiat du retrait des armements lourds de la ligne de contact, en accord avec son passage à l'endroit revendiqué par la partie ukrainienne. La Russie sera prête à user de son influence sur les insurgés pour les persuader d'accepter cette version dans un esprit de bonne volonté pour éviter de nouvelles victimes civiles. Dans le cadre du Centre russo-ukrainien conjoint pour le contrôle et la coordination, des propositions concrètes ont été transmises à la partie ukrainienne avec un planning horaire pour le retrait des armements lourds. Aucune suite n'a encore été donnée à la lettre de Vladimir Poutine, alors que les forces ukrainiennes ont rejeté les propositions faites et ont repris les bombardements de Donetsk, qui sont une menace directe pour les civils et les observateurs de la Mission de l'OSCE.

Nous sommes également indignés par les tentatives de Kiev et de ses patrons américains de rejeter la responsabilité de la tragédie de Volnovakha sur les insurgés, sans attendre une enquête et un procès. Cependant, la conclusion de la Mission de l'OSCE du 17 janvier dernier dément ces affirmations infondées. Nous exigeons une enquête urgente et impartiale sur cette tragédie avec la participation de tous les acteurs impliqués.

Il est évidement qu'en profitant de la récente trêve pour regrouper ses troupes, Kiev cherche à provoquer une nouvelle escalade du conflit pour le "régler" par la force.

De telles tentatives sont couplées à des provocations flagrantes (à l'instar de la situation autour du Boeing malaisien et de l'attaque du bus de passagers près de Volnovakha), qui ont généralement lieu à la veille de rendez-vous de l'UE et d'autres rencontres d’États occidentaux où l'on évoque la situation en Ukraine. La dernière offensive du "parti de la guerre" était clairement liée à la réunion du Conseil de l'UE pour les affaires étrangères du 19 janvier.

Les actions subversives de ce genre ne peuvent qu'aggraver la crise profonde que traverse l’État ukrainien.

Il faut revenir sans plus attendre au travail concret dans le cadre du Groupe de contact pour faire appliquer intégralement les accords de Minsk. La suspension totale des activités militaires et le rétablissement du cessez-le-feu doivent devenir la première des priorités. La Mission de l'OSCE en Ukraine est appelée à y jouer un rôle particulier.

Nous appelons instamment tous les membres de la communauté internationale à exiger des autorités ukrainiennes qu'elles abandonnent la logique de confrontation, renoncent inconditionnellement à la répression du Sud-Est de l'Ukraine par la force, remplissent enfin leurs engagements pour entamer une véritable réforme constitutionnelle avec une participation équitable de toutes les régions du pays.

Le 18 janvier 2015

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